Qui a enseigné en maternelle ou eu des enfants scolarisés en maternelle a forcément un jour subi Roule Galette. Si c’est a priori l’histoire plutôt mignonne d’une galette qui s’échappe du bord de la fenêtre où elle refroidissait, au bout de la 546ème lecture, on n’en peut plus. On n’en peut plus du Vieux qui traite sa Vieille comme une boniche et des stéréotypes de genre que cela véhicule. On n’en peut plus de la chanson qui reste 3 jours dans la tête à chaque fois.
Alors en 2023, on lit quoi en janvier pour changer de Roule-Galette ?
Roule, Ginette !
Roule, Ginette ! est une réécriture de l’histoire traditionnelle du Père Castor par l’autrice Mirion Malle et la journaliste Anne Dory. Ce conte féministe reprend la situation initiale du Vieux qui demande à sa Vieille de lui faire une galette. La Vieille n’a pas envie, en plus il n’y a plus de farine donc elle va devoir moudre le blé mais le Vieux insiste. La Vieille va alors se réincarner dans la galette qui se repose sur la fenêtre et rouler rouler loin de son mari qui l’exploite sans dire merci…
Ce qu’on aime : Le dessin très moderne qui change des livres pour enfants traditionnels. Elle reprend exactement la même structure que l’originale. Même la chanson a été réécrite. C’est donc une lecture complémentaire intéressante de Roule-Galette puisque qu’elle permet d’aborder des sujets comme les stéréotypes de genre. La morale du livre cherche à montrer que chacun a le droit d’être respecté et apprécié à sa juste valeur.
La galette à l’escampette
Ecrite pas Geoffroy de Pennart, l’illustre auteur de littérature jeunesse, en 2012, c’est aussi une réécriture du conte de Roule Galette. Elle reprend la même structure que Roule Galette mais au lieu de rencontrer des animaux, la galette croise de nombreux héros de contes traditionnels. Les trois petits cochons, les sept chevreaux, le petit chaperon rouge… Jusqu’à ce qu’elle rencontre un loup qui ne veut pas du tout d’elle.
Ce qu’on aime: L’utilisation des personnages des contes traditionnels qui permet d’entretenir une culture commune voire de faire une lecture en réseau des contes en question. L’humour avec lesquels les personnages interagissent. Le dénouement joyeux.
J’aime la galette !
Quoi de mieux qu’une comptine entêtante pour remplacer une autre comptine entêtante ? Dans ce “J’aime la Galette” d’Orianne Lallemand et Maud Legrand, la petite souris, le corbeau, le renard, Boucle d’Or et d’autres ajoutent chacun leur grain de sel à la recette de la galette sur un air bien connu. Les personnages croisent ensuite le loup qui n’est pas très intéressé par les galettes mais plutôt par ceux qui les ont réalisées. Pour se défendre, ils bombardent le loup de galettes fraîches qui ont si bon goût qu’il finira par préférer manger la frangipane !
Ce qu’on aime: Comme dans La galette à l’escampette, l’utilisation des personnages de contes traditionnels permet d’activer la mémoire collective des enfants. Cette histoire est drôle et joyeuse et permet d’aborder le mois de janvier dans la bonne humeur.
La véritable histoire de la galette des rois
La Véritable histoire de la Galette des rois de Marie-Anne Boucher et Rémi Hamoir se passe dans une grande famille de Souris. La grand-mère a fait une galette pour tout ses petits-enfants. Ils la dévorent en un clin d’oeil laissant le petit dernier, Soupir, en larmes parce qu’il n’a pas eu la fève. Attristé il demande à sa grand-mère pourquoi on tire les rois. Grand-Ma entreprend donc de raconter la véritable histoire de la galette des rois, qui n’est pas celle que vous pensez…
Ce qu’on aime: Le livre crée une histoire magique et originale sur l’origine du rituel de la galette des rois. Elle aborde le sujet de la frustration que peut engendrer le fait de ne pas avoir la fève.
La première galette des rois
Comme La Véritable histoire de la Galette des rois, La première galette des rois aborde le thème des origines de la tradition de la galette. Le livre de Zemanel et Sophie Lebot raconte l’histoire de la première galette des rois. La tradition veut qu’un des fils de Balthazar hérite de son anneau royal et devienne roi. Mais un beau jour, l’anneau échappe des mains de Balthazar. Il sera retrouvé dans la part de galette de sa fille ce qui fera d’elle la reine.
Ce qu’on aime: La variété des personnages qui sont représentés. L’histoire se passe au Moyen-âge et on y retrouve des protagonistes de l’époque comme le moine, le ministre, le capitaine des gardes, le pâtissier… Les illustrations très colorées sur fond blanc donne du dynamisme à l’ouvrage. On aime aussi la conclusion du livre: « Et sachez que les filles font d’aussi bonnes reines que les garçons font de bons rois ».
Et vous, quels sont vos albums de jeunesse préférés à lire au mois de janvier ?