La compétence C9 du référentiel de compétences des professeurs est la suivante : Intégrer les éléments numériques nécessaires à la pratique de son métier.

Alors, utiliser des outils numériques en classe, d’accord, mais pour quoi faire et dans quel but ?

Trouver les bons outils numériques pour la classe et réussir à se les approprier peut ouvrir de nombreuses perspectives  comme notamment permettre de favoriser les apprentissages, faciliter la différenciation ou faire acquérir des compétences numériques à ses élèves.

Super programme mais comment s’y retrouver ? On vous aide à y voir plus clair avec ce top des meilleures ressources numériques pour étudier le français à l’école primaire.

A quoi servent-elles ? Comment les utiliser en classe ?

Plume

Plume est une application qui souhaite redonner aux enfants de 7 à 14 ans le goût de l’écriture. La production d’écrit est une compétence primordiale qui participe au développement global des enfants mais qu’il n’est pas toujours facile d’enseigner en classe notamment lorsque les niveaux sont très hétérogènes. L’application, présente aussi bien sur mobiles et tablettes que sur le web, développe des parcours d’apprentissages qui proposent des histoires ludiques et adaptées au niveau et aux intérêts de chaque enfant. Elle offre plus de 50 récits composés de 7 chapitres dont il faut inventer la suite. L’élève travaille en s’amusant.

Stéphanie, maitresse en CE1-CE2, organise des ateliers de lecture et d’écriture en début d’après-midi. Deux groupes travaillent en autonomie, l’un sur la fluence, l’autre sur l’orthographe de mots. Enfin, un dernier groupe travaille avec Stéphanie sur la production d’écrits. A l’aide des ressources Plume, les élèves travaillent sur une histoire. Ils formulent leurs propositions pour continuer le chapitre en cours, elle assiste ceux qui en ont besoin. Dans un second temps elle effectue un travail de mise en commun afin que chacun puisse améliorer son texte. Au terme des sept chapitres, les élèves maîtrisent l’usage du clavier et les principales fonctionnalités de l’application et ont produit et améliorer de nombreux écrits. Pour les prochaines séquences, les élèves pourront travailler en autonomie et une routine d’écriture se sera installée.

Par ailleurs, chaque élève a accès à l’espace du Dojo, sur le principe des ceintures de compétences, ils valident des courts exercices à difficulté croissante et gagnent des ceintures de couleur, comme au judo. À chaque ceinture, les élèves travaillent sur le lexique, la syntaxe des phrases et l’encodage de mots. Comme dans les histoires à coécrire, les élèves ont un oiseau qui les guide en cas de difficultés.

Plume propose aussi l’activité du “mot du jour”, chaque jour un nouveau mot est proposé aux élèves afin de mettre en place un rituel d’écriture et de lexique. Les élèves peuvent écrire une phrase simple comportant le mot du jour pour le plus petits ou encore une histoire ou un poème pour les plus avancés.

Lalilo

Lalilo aide les enseignants de CP au CM2 à différencier leur enseignement de la lecture en classe. L’outil en ligne comporte 2 interfaces. L’interface élève dans laquelle Lalilo va adapter les exercices aux besoins de chaque élève après avoir fait un petit test puis en temps réel, grâce à l’IA. Les exercices proposés font travailler l’ensemble des composantes de la lecture de l’identification des mots à la compréhension écrite et orale mais aussi l’étude de la langue et la lecture à voix haute. L’interface professeur propose un tableau de bord complet pour faire le suivi de la progression des élèves et des compétences acquises par chacun et chacune.

Delphine, maîtresse de CP, explique qu’elle commence à utiliser Lalilo dès la fin septembre. Les élèves travaillent en autonomie lors d’ateliers tournants pour travailler les différentes compétence de lecture.

“En général, ils ont deux séances par semaine d’environ 20 minutes” raconte-t-elle.

TACIT

TACIT signifie Testing Adaptatif des Compétences Individuelles Transversales. C’est une plateforme d’évaluation et de remédiation aux difficultés de lecture liées à l’implicite des textes et au vocabulaire. Elle se présente comme une interface logicielle accessible en ligne. Elle permet de faire progresser, de manière différenciée, tous les enfants, au delà du niveau de classe d’appartenance et quel que soit le niveau réel de compétence. Aujourd’hui, un enfant sur 5 présente des difficultés face à l’écrit. Des chercheurs de l’université de Rennes 2 et une orthophoniste ont conçu cet outil afin de proposer aux enseignants des solutions efficaces pour palier à ces difficultés. Les élèves font d’abord un test constitué de 20 questions afin d’évaluer leur niveau et un parcours leur sera proposé en fonction de leur niveau réel et non de leur niveau de classe afin de différencier les apprentissages en fonction de chacun. La plateforme permet aux enseignants de suivre l’avancement de chaque élève facilement.

Mallory, enseignante en CM1-CM2, témoigne:

“mes élèves font un premier test puis réalisent les exercices qui leur sont proposés selon leur niveau sur les deux thèmes suivants: réaliser des inférences et comprendre le vocabulaire en contexte lors de sessions de travail en autonomie”.

Mon École

Mon école est une plateforme créée par un professeur des écoles qui ne trouvait pas les outils dont il avait besoin dans l’offre existante. Elle regroupe des outils numériques et des ressources uniques à destination des élèves de l’école élémentaire. Petit focus sur deux outils qui permettent de travailler le français: Rallye Lecture et Classe Numérique.

La fonctionnalité “rallye-lecture” veut aider à promouvoir la lecture à l’école par la mise en place de parcours de lecture. L’enseignant choisit les livres du rallye qu’il souhaite proposer, les élèves lisent les livres puis répondent aux questions dans leur espace personnel. L’enseignant peut alors consulter les résultats de chaque enfant. La plateforme référence plus de dix-milles ouvrages pour enfant.

Sur Mon École vous pouvez aussi utiliser Classe Numérique pour créer des plans de travail personnalisés. Il suffit de sélectionner une compétence qui a été étudiée en classe comme “repérer le verbe dans une phrase” et un plan de travail personnalisé et différencié en fonction du niveau de chaque élève est automatiquement généré à partir d’une banque d’exercices. Il existe aussi la possibilité de fabriquer soi-même ses exercices facilement. L’enseignant peut suivre d’un coup d’oeil l’avancé de chacun mais aussi le niveau global d’acquisition de la compétence par la classe.

Mallory, professeur des écoles en CM1-CM2, explique qu’elle utilise des plans de travail créés sur Classe Numérique lorsqu’elle met en place des ateliers tournants dans sa classe.

Twictée

Twictée est une association créée par deux professeurs des écoles qui souhaitaient utiliser Twitter afin de collaborer entre leur classe. Le dispositif vise à se servir de Twitter pour rendre l’exercice de la dictée, parfois redouté des élèves, coopératif et ludique.

Twictée propose aux classes inscrites au dispositif cinq épisodes par an (un par période) qui s’étalent sur environ trois semaines sur un thème et des compétences orthographiques choisies. Les enseignants décident à chaque épisode s’ils souhaitent faire participer leur classe ou non, ils peuvent consulter à l’avance les thèmes choisis ainsi que la programmation des apprentissages.

Lorsque la classe est inscrite, elle est mise en relation avec sa classe partenaire: une autre classe francophone. Elles se saluent grâce à leur compte Twitter respectif. Les élèves des deux classes font la dictée individuellement puis négocie une version finale par petits groupes. Les Twictées produites (huit maximum) sont envoyées à la classe partenaire. La classe va ensuite faire une séance de dictée négociée afin d’arriver à un version sans erreur de la dictée et relever les règles orthographiques utilisées pour corriger les fautes et les classer par type d’erreur grâce à des balises (#Majuscule, #AccordGN, #FamilleDeMots etc).

L’étape suivante est la rédaction des Twoutils. L’écriture des Twoutils est au cœur de l’apprentissage. Afin de permettre aux camarades de la classe partenaire de corriger leur dictée, les élèves produisent des petites règles d’orthographe en 280 signes maximum et qui correspondent aux règles que les élèves vont devoir utiliser pour corriger leurs erreurs. On permet ainsi aux élèves de la classe partenaire de se corriger et de progresser en orthographe.

Les twoutils sont publier sous la forme suivante sur le compte Twictée de la classe:

Les élèves de la classe partenaire pourront donc utiliser ces productions pour corriger leur dictée et auto-évaluer leur travail.

Le dispositif permet de travailler en coopération afin de progresser ensemble en orthographe et entraine les élèves à établir un raisonnement orthographique et à réfléchir sur la langue.